Mise en situation
Cet été, j’ai participé à L’ADE Academy du Canada avec tous mes collègues ADE et ç’a été un merveilleux moment. Comme je venais de changer de rôle et que je suis maintenant CP RÉCIT pour la FEEP, mes besoins de formation ont donc changé. Je me suis donc penché sur la lignée du Leadership pour les deux premiers ateliers avant d’accompagner ma collègue, Andrée-Caroline Boucher pour la traduction de son atelier au niveau de la créativité.
Ces deux ateliers ont été très bénéfiques dans mon nouveau rôle. En effet, j’ai suivi plusieurs formations dans les dernières années sur le leadership tel que le Apple Learning Coach et un cours de soir en gestion du coaching qui parlait de la communication entre autres. Cependant, cet été, j’avais déjà un besoin plus près de ma réalité de me former sur le leadership.
Ma réflexion personnelle :
Je veux particulièrement aborder un élément qui se reflète à plusieurs niveaux quand il est question de leadership : les conversations courageuses. C’est un sujet que j’avais déjà abordé, mais l’approche qu’avaient Emily MacLean et Shantel Clark m’a permis de mieux réfléchir à cet aspect de ma pratique. Nous savons tous qu’avec un rôle de leadership, il y aura certainement des moments où nous devrons avoir des conversations courageuses. Nous en avons déjà potentiellement vécu en tant qu’enseignants, leaders désignés ou non, direction…
La conversation courageuse est pour moi, la conversation nécessaire pour faire avancer les choses, pour aborder un sujet souvent plus délicat et pour aborder un sujet qu’on se doute qui va déranger la personne à qui l’on va le dire. Maintenant, en tant que CP, je sais que je dois accompagner certains enseignants qui devront potentiellement changer de pratique pour un élément qui est plus en lien avec ce que la recherche avance par exemple. Cependant, ils ont une habitude bien ancrée et pensent que c’est la bonne façon. Certains seront réceptifs et d’autres moins. C’est souvent pour ceux dont on se doute qui seront moins réceptifs qu’on devra se prépare à cette fameuse conversation courageuse.
Pour moi, une conversation courageuse se doit d’être préparée. On doit réfléchir aux éléments que l’on veut nommer, à qui l’on veut les nommer et comment on va le faire. On doit prendre en compte la sensibilité de la personne tout en apportant notre point de vue de façon assuré.
Les éléments qui facilitent ces conversations :
Plusieurs éléments peuvent nous permettre de faciliter ces conversations. Premièrement, le moment et la disponibilité de la personne sont des éléments à réfléchir. Ce n’est pas une discussion de cadre de porte. Au contraire, on prévoit un moment ou la personne sera disponible mentalement et on mentionne le sujet. On ne veut pas laisser de doute dans la tête de la personne pour qu’elle se fasse des scénarios. Une demi-journée à l’avance est selon moi idéal, et l’on évite une nuit de sommeil à y penser aussi.
On va également arriver avec des éléments spécifiques à mentionner qui s’appuieront sur des faits. J’ai observé tel élément, les élèves ont abordé tel sujet… On ne veut pas jouer sur les émotions, cela aidera la personne à mieux percevoir notre point de vue. Il faut aussi être transparent.
Notre posture et notre ouverture sont également des éléments importants à prendre en compte. On veut laisser la place à notre interlocuteur de donner son point de vue également. Les questions ouvertes sont également un bon moyen d’aller plus loin. Une collègue m’a également apporté un élément intéressant que j’ai ajouté dernièrement. Pour se rendre au fond d’un pourquoi, il peut être intéressant d’utiliser la technique des trois pourquoi. À chaque réponse, on pose un pourquoi supplémentaire et souvent, au troisième, on arrive plus près de la source.
Après ces discussions, souvent, tous sont chamboulés. Il est donc important de laisser un certain temps à tous de souffler avant d’aborder le sujet à nouveau. Cependant, un suivi dans les 48 à 72 heures est pertinent. La pensée a eu le temps de cheminer dans ce temps. Souvent, les émotions sont moins à fleur de peau et l’on peut finir d’aborder le sujet de façon positive.
En conclusion :
Voilà un peu où j’en suis aujourd’hui avec les conversations courageuses. Ce sont des conversations nécessaires afin de faire avancer les choses et ne pas aborder ces sujets nuira au bon fonctionnement de son milieu. C’est donc important de s’outiller en ce sens. Si vous avez des techniques ou des éléments à ajouter pour qu’on s’améliore tous, n’hésitez pas à les ajouter !
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